Alimentation des sportifs d'endurance et des sportifs de force

Depuis toujours, les hommes ont cherché à se dépasser. Dans l'Antiquité, lorsqu'ils participaient aux jeux de Rome, les athlètes mangeaient de grosses quantités de viande crue pensant que cela leur donnerait plus de force. Aujourd'hui, la science nous a apporté des réponses ; ce sont surtout les glucides qui vont nous fournir l'énergie nécessaire à l'activité physique. Il existe deux grandes catégories de glucides, les féculents et les produits sucrés, les deux sont essentiels à la performance des sportifs, mais ils n'ont pas la même utilité. L'utilisation judicieuse de ces deux types de glucides, qui seront répartis dans la ration du sportif, permettra d'optimiser les performances de celui-ci.

Les sports d'endurance

Les sports d'endurance consomment beaucoup d'énergie qui provient principalement des lipides et des glucides stockés dans l'organisme. Les stocks de lipides sont pratiquement inépuisables, par contre, les réserves glucidiques (glycogène) hépatique et musculaire s'épuisent rapidement. Lorsque ce glycogène fait défaut, l'intensité de l'exercice physique diminue fortement.
Pour pallier cette situation, deux stratégies nutritionnelles complémentaires sont proposées aux sportifs de haut niveau :

  • 1° Augmenter le stock de glycogène hépatique et musculaire avant la compétition, cette technique s'appelle la surcompensation glucidique, elle se prépare pendant les six jours précédents la compétition en couplant l'entraînement et la nutrition.
  • 2° Maintenir un apport de glucides pendant l'effort afin de limiter l'utilisation des réserves glucidiques du sportif. Cette étape est essentielle, elle doit être couplée habilement avec l'hydratation du sportif sans créer de troubles digestifs. Pour cela, le choix des aliments et des boissons de l'effort est essentiel, ainsi que la répartition des prises alimentaires et hydriques sur la durée de l'effort.

Après un effort physique, la phase de récupération énergétique est importante, elle permet à l'organisme de reconstituer ses réserves énergétiques en vue d'un nouvel entraînement ou d'une nouvelle épreuve dans le cadre des compétitions sur plusieurs jours. Par exemple, il faut consommer des produits sucrés (jus de fruits, compotes, fruits, pain d'épice…) rapidement après la fin de l'effort afin que l'organisme sécrète une hormone pancréatique qui s'appelle l'insuline. Cette hormone va accélérer considérablement la recharge énergétique du sportif en glycogène hépatique et musculaire, ce qui aura une incidence positive sur les entraînements ultérieurs.

Les sports de force

Dans le milieu des sports de force, comme l'haltérophilie ou le culturisme, les protéines sont extrêmement consommées. Cet engouement pour la viande, le poisson ou bien les poudres de protéine est dû initialement à ce que les psychologues et sociologues de l'alimentation appellent le principe d'incorporation. Lorsque l'on mange un aliment, par exemple de la viande, on mange la valeur nutritive de cet aliment (protéines et fer), mais aussi ce que représente symboliquement cet aliment. En d'autres termes, lorsque l'on mange de la viande, c'est-à-dire du muscle, inconsciemment on devient " fort et musclé ".

Il n'est donc pas étonnant de voir des sportifs de force consommer de grandes quantités de protéines d'autant plus que les fabricants de compléments alimentaires communiquent dans ce sens.

Il est vrai que les sportifs pratiquant les sports de force ont besoin, dans leur ration alimentaire, de plus de protéines que les sportifs d'endurance. En revanche, aujourd'hui, dans notre pays, la majorité des individus non sportifs ont déjà un apport quotidien protéique correspondant à un sportif de haut niveau. Ce sont donc les glucides, notamment les féculents que l'on va proposer aux sportifs " de force ", car ce sont eux qui vont fournir l'énergie aux muscles lors des entraînements. Un apport adéquat en glucides et en protéines leur permettra de réaliser des entraînements qualitatifs sans surcharger le travail de ses reins.